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Introduction - Explications à propos des séismes belges

Les séismes en Belgique ne sont pas aussi rares que l'on pourrait le croire: l'Observatoire Royal de Belgique en a enregistré plus de 1000 entre 1985 et 2007 sur le territoire belge ou dans ses environs immédiats. Bien que la plupart ne soient pas ressentis car trop faibles, certains de ces séismes ont été suffisamment puissants que pour provoquer des dégâts. C'est le cas du séisme de Liège en 1983 ou de Roermond en 1992.

Il existe, en Belgique, deux zones "à risques", là où des tremblements de terres sont susceptibles de survenir:

-  La première englobe les Hautes Fagnes, la région de Liège et une grande partie du Limbourg, et s'étend au-delà de nos frontières, sur le sud des Pays-Bas et l'ouest de l'Allemagne. Les séismes qui s'y produisent (environ un tous les 10 jours en moyenne, mais très faibles) sont essentiellement dus à l'effondrement (1 mm/an) de la vallée du Rhin en raison de l'écartement progressif entre la Belgique et de l'Allemagne. C'est ce que l'on appelle un graben: deux plaques tectoniques contientales s'écartent, et la zone où a lieu cet écartement s'effondre sous l'effet de la gravitation. Dans le cas du Graben du Rhin, on ne peut pas réellement parler de limites de plaque, car le mouvement est bien trop faible. Certes, par le passé, cette zone s'est révélée être plus active, et a notamment permit la genèse de volcans, mais depuis environ 10 000 ans, cette activité s'est considérablement ralentie. Le séisme de Roermond (1992) est dû à l'effondrement du graben du Rhin.

Pour ce qui est de la région de Liège, la tectonique est un peu différente, et ressemble plus à celle du Hainaut (voir plus bas). Le séisme de Liège (1983) résulte de l'une de ces failles.

-  La deuxième zone englobe une grande partie de la province du Hainaut: la région entre Mons et Charleroi présente une multitude de failles nées des contrecoups de la plaque africaine contre la plaque européenne d'une part, et de l'écartement de la plaque européenne de la plaque africaine d'autre part. Ces deux forces opposées "s'affrontent" en dessous du Hainaut, et régulièrement, une des failles de cette région se met en mouvement pour libérer les contraintes qui s'y sont accumulées.

Hormis les deux zones "à risques", la Belgique présente d'autres zones où le risque sismique est moins élevé mais non négligeable:

- Parmi elles, le massif anglo-brabançon, qui court de la Hesbaye au sud est de l'Angleterre, et couvrant une grande partie de la Flandre et du sud de la mer du Nord. Ce massif est né d'une collision entre deux plaques il y a plusieurs dizaines, voir centaines de millions d'années, de manière assez similaire aux contraintes qui ont formé les Alpes et les Pyrrhénées. Il y avait donc, il y a bien longtemps, à la place du "plat pays" qu'est la Flandre, une chaîne de montagne, aujourd'hui disparue à la suite d'une lente et longue érosion. Mais régulièrement, il arrive que l'une des failles présentes sous ce massif se mette en mouvement. Le séisme de Zulzich-Nukerke (1938), le plus puissant séisme survenu sous la Belgique au cours du 20ème siècle, relève du massif anglo-brabançon.

Carte des zones à risque sismique en Belgique parue dans le Soir au lendemain du séisme d'Alsdorf - Eschweiler (22 juillet 2002).

source: http://www.eurobru.com/irisin66.htm

Fréquence d'occurance et magnitude des séismes en Belgique

En temps normal, un séisme a lieu quelque part en Belgique ou dans ses environs immédiats tous les 10 à 15 jours, et très souvent, ces séismes sont trop faibles que pour être ressentis.

En Belgique, on peut considérer qu'un séisme peut être ressenti en surface lorsqu'il dépasse la magnitude Ml = 1,5 (Ml pour magnitude locale, à peu près analogue à la magnitude de l'échelle de Richter), et ceci en raison de la faible profondeur des foyers sismiques chez nous: en général, entre 1 et 8 km de profondeur, parfois jusqu'à 25 km, relativement rare en Hainaut, un peu plus fréquent cependant dans l'est du pays et en Allemagne.

Plus on monte dans les magnitudes, et plus est long le laps de temps qui sépare deux séismes d'une magnitude équivalente.

En moyenne, un séisme de Ml > 3,0 survient une fois tous les ans ou tous les deux ans. A cette magnitude, le séisme peut être déjà largement ressenti en surface dans la zone épicentrale et ses environs. Le dernier date du 13 juillet 2008 et s'est produit à Court-St-Etienne (Ml = 3,2).

Un séisme de Ml > 4,0 survient tous les cinq à dix ans. Si le séisme est peu profond, il peut engendrer de légers dégâts dans la zone épicentrale, et être ressenti dans une bonne partie de la Belgique. Le dernier en date s'est produit à Alsdorf le 22 juillet 2002 (Ml = 4,9). Au niveau national, il s'agit du séisme du Roeulx le 20 juin 1995 (Ml = 4,5)

Un séisme de Ml > 5,0 survient tous les 20 à 40 ans. Considéré comme modéré à l'échelle planétaire, il est par contre vu comme important à l'échelle de nos régions. A cette magnitude, les dégâts peuvent être relativement importants sur une vaste étendue (parfois à plus de 50 km à la ronde), et peut est ressenti dans toute la Belgique, et parfois bien au-delà de nos frontières. La dernier séisme de ce genre est celui de Roermond le 13 avril 1992 (Ml = 5,8). Au niveau belge, il faut remonter au séisme de Liège le 8 novembre 1983 (Ml = 5,0).

Et enfin, rare mais spectaculaire, un séisme de Ml > 6,0 survient tous les 500 à 1000 ans. A ce moment-là, les destructions peuvent être très importantes sur une bonne partie du pays. Cette magnitude paraît élevée, mais il a été prouvé que la Belgique a connu de tels séismes plusieurs fois par le passé, et que certaines failles d'Allemagne ou de l'est de la Belgique sont suffisamment longues pour générer de pareils catastrophes. La dernière en date est celle de Verviers le 18 septembre 1692 (Ms = 6,2 / Ml = 6,5 (?))

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