Orages du 26 juin 2009

Enfin un orage intéressant! Pile un mois après celui du 26 mai, les éclairs signent leur grand retour sur notre région, et malheureusement, non sans certaines conséquences désagréables... Et puisque maintenant nous sommes en vacances, nous pouvons dès lors en profiter pleinement, mais aussi, à l'instar du dossier sur les orages de fin mai, retracer un peu le déroulement de l'épisode.

Analyse de la situation atmosphérique

Comme prévu depuis plusieurs jours, un marais barométrique à tendance dépressionnaire s'est installé sur nos régions, au sud d'un anticyclone centré en Scandinavie et qui nous a amené le temps sec et estival de ces derniers jours. Ce contexte de marais est favorable à la formation d'orages locaux plus ou moins violents. De plus, avec l'absence de vent en altitude, ces orages ont de grandes chances d'être stationnaires, comme ce fut le cas pour ajourd'hui. Ainsi, certaines zones du Nord-Pas-de-Calais et de la Wallonie ont vu tomber plus de 50 mm d'eau en quelques heures.

 

 

C'est dans ce contexte que s'est formé une ligne de convergence sur le nord de la France et qui, très lentement, est remontée vers notre pays en cours d'après-midi, apportant les orages du jour. Les températures particulièrement élevées relevées avant ces orages (28 à 29°C) complétaient la liste des ingrédients. Il fallait juste que la sauce prenne...

Déroulement de l'évènement

En matinée déjà, aidée par une atmosphère lourde, la cumulification s'enclenchait, signe d'instabilité, mais pas encore assez que pour provoquer des orages. Ces derniers éclataient alors en France.

Vers 14h00, le temps est étouffant, et cette fois, l'instabilité devient suffisamment importante pour qu'apparaissent les premiers cumulonimbus. A cette heure-là, un premier orage se forme près de Chimay. Mais il faut encore attendre une bonne heure pour que d'autres cellules apparaissent, d'une durée de vie fort brève, mais qui se révèlent parfois bien énergétiques.

Vers 15h30, une cellule orageuse apparaît juste au nord des lacs de l'Eau d'Heure, et remonte très lentement vers la région de Charleroi. Dès son apparition, elle s'accompagne d'une activité électrique assez forte, avant de faiblir quelque peu un quart d'heure plus tard. D'autres cellules se développent dans ses alentours, l'une d'entre elles, non orageuse, donne la première averse de la journée sur notre région.

Par la suite, ces cellules se regroupent pour former un complexe multicellulaire, qui prend la route de Florennes.

Sur le flanc arrière de ce complexe (le flanc ouest donc), une nouvelle cellule se forme au-dessus de la région de Gozée et de Thuillies, et prend quand à elle la direction du nord-ouest. Au même moment, le complexe multicellulaire qui commencait à s'affaiblir en se dirigeant vers la vallée de la Meuse rebrousse chemin et vient rejoindre la cellule thudinienne. Ils fusionnent en une courte ligne d'orages s'étirant sur un axe Erquelinnes - Florennes, et remontent désormais vers le nord-ouest.

A partir de 17h20, alors qu'elle se trouve à proximité immédiate de la région de Charleroi, la ligne se renforce et atteint Montigny et Nalinnes environ 10 minutes plus tard. Vers 17h30 néanmoins, elle commence tout doucement à se désorganiser.

Une dizaine de minutes plus tard, en réponse à cette désorganisation, l'activité électrique commence à retomber. Il faudra cependant plus d'une heure et demi pour que les restes de ces orages ne se dispersent pour de bon tout en s'évacuant de l'autre côté de la Sambre.

Les orages vus de Montigny-le-Tilleul

Par Hubert Maldague

C'est dans le métro me ramenant vers Marchienne-au-Pont, à 15h45, que je reçois un sms de Maxime Laurent: orage au sud. Ces derniers ont donc décidé de ne pas m'attendre... En effet, le ciel est sombre vers le sud, mais pas encore menaçant, et sur le moment, je me mets à espérer que le spectacle patiente que je sois rentré à Montigny...

Tandis que le bus (que j'ai pris à Marchienne) entre sur la commune de Montigny, une forte averse se déclenche, arrosant copieusement le village. Lorsque je descends du bus, la pluie a à peine faibli et je suis forcé de courir jusqu'à la maison pour éviter de me retrouver trempé. Une fois rentré, je jette un coup d'oeil vers le sud: il ne se passe plus grand chose apparamment... Un coup de téléphone passé à Maxime m'apprend toutefois que l'orage est toujours actif vers le sud-est, mais plus faible que tout à l'heure. En tout cas, il fait toujours bien sombre de ce côté-là!

Je commence à perdre néanmoins tout intérêt envers cet orage. De plus, un coup d'oeil jeté aux cartes radars confirme ce que je pressentais depuis quelques minutes: il s'éloigne vers l'est, en direction de Florennes et de la vallée de la Meuse. Mais brutalement, de nouveaux coups de tonnerre sont audibles vers le sud: une nouvelle cellule est en train de naître. Lentement, cette dernière se rapproche, mais son activité reste pour l'instant assez limitée.

A 17h10, la situation commence à évoluer: de nouveaux éclairs apparaissent vers l'est-sud-est, en direction de Nalinnes, si bien qu'avec l'orage s'approchant de Montigny par le sud, ils finissent par former une espèce de ligne d'orages, dont l'activité commence à croître.

Dans les minutes qui suivent, le front nuageux qui précède la zone de précipitations prend un aspect de plus en plus turbulent:

Il y a à présent un éclair toutes les 10 à 15 secondes, et plusieurs coups de foudre sont enfin visibles vers le sud-est, bien que la plupart du temps noyés dans les rideaux de pluie. L'un d'entre eux tombe à moins de deux kilomètres, malheureusement, une fois de plus, l'appareil photo aura décidé de faire des siennes, en rendant l'image floue...

Un deuxième éclair filmé sera - enfin - de meilleure qualité. Au même moment, la pluie recommence à tomber à grosses gouttes:

Après 15 minutes d'une assez forte activité redevenue intranuageuse, l'orage commence à s'affaiblir, tandis qu'il déverse des trombes d'eau sur Montigny, il faudra attendre 18h10 pour que l'averse faiblisse un peu. Les égouts ont même du mal à avaler l'eau qui serpente dans les rigoles.

Par la suite, la ligne d'orages se mue en une sorte de masse plus pluvieuse qu'orageuse, qui va concerner notre région pendant encore plus d'une heure. Les éclairs sont alors espacés de deux à cinq minutes, mais sont à ce moment plus "explosifs" que lors du paroxysme, avec d'intenses coups de tonnerre, dont le dernier sera entendu à 19h14. La pluie cessera quand à elle aux alentours de 20h00.

 

Conclusions 

Par endroits, ces intempéries ont causé pas mal de dégâts, principalement dans le Borinage ou dans la région de Charleroi: coulées de boue à Cour-sur-Heure, effondrement d'un toit de magasin à Quaregnon, etc.

Comme précisé dans l'introduction, ces orages se sont révélés être très pluviométriques sur des surfaces très restreintes, en dépit d'une activité électrique parfois limitée selon les endroits (ce qui ne fut par contre pas le cas pour nous). Les quantités de pluie relevées sur nos stations sont les suivantes:

Montigny-le-Tilleul: 25,8 mm

Nalinnes-Centre: 44,4 mm

Par contre, certaines zones parfois situées à moins de 10 kilomètres de distance n'ont pratiquement rien reçu. Ainsi, sur la station Météo Belgique de Landelies (située au nord même du village), à l'ouest de Montigny-le-Tilleul, il n'est tombé que 5 mm de pluie. A Charleroi et au sud de l'Entre-Sambre-et-Meuse, les quantités n'excèdent guère les 10 à 15 mm.

Ailleurs, d'autres zones ont reçu énormément de pluie en peu de temps. Voici les trois relevés les plus importants que nous avons pu répertorier à l'échelle de la Belgique:

Florennes: 37 mm

Ciney: 59 mm

Quaregnon: 84 mm

On a également signalé de la grêle ça et là, comme dans la région des barrages de l'Eau d'Heure.

 

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