Les nord easter
Le nord easter est, dans sa forme la plus puissante, la plus terrible des tempêtes qui puisse toucher la côte est des Etats-Unis, car il peut dépenser autant d'énergie qu'un ouragan. Souvent, ces tempêtes se forment à partir d'un front froid se trouvant dans les environs du Cap Hattéras, sous un Jet Stream très puissant, et se transforment alors en véritables bombes météorologiques, du même genre que les tempêtes Lothar et Martin fin décembre 1999 en France. Leur pression peut atteindre 945 hPa, et leurs plus fortes rafales dépasser les 220 km/h, voir même les 240 km/h près du centre dépressionnaire (cette valeur a été observée près de l'oeil et en mer lors d'un nord easter qui a touché le Canada durant l'hiver 2003-2004, nommé le Juan Blanc.
Ces tempêtes portent le nom de nord easter en raison de la provenance des vents sur la côte est des Etats-Unis lorsqu'elles surviennent:le vent vient du nord ou du nord est. En effet, la dépression, après avoir pris naissance, se déplace vers le nord est, et dans la majorité des cas, l'oeil reste en mer, et donc les vents les plus violents restent en mer. Il arrive cependant que l'oeil entre dans les Maritimes au Canada, mais c'est déjà plus rare. Le centre dépressionnaire effleure les terres et poursuit son trajet en direction de l'Europe, où il peut s'intensifier de nouveau et recréer une violente tempête sur l'Europe.
Néanmoins, malgré le fait que les vents les plus intenses restent en mer,la tempête peut causer d'énormes dégâts sur les terres: les côtes sont alors soummises à un violent vent de secteur nord est qui peut pousser des pointes à 140 km/h voir 160 km/h dans les cas les plus intenses. Le secteur avant gauche de la dépression (si l'on regarde la trajectoire de ces tempêtes, c'est le nord ou le nord ouest) jette des lames de 10 mètres voir plus sur les côtes, ce qui peut entraîner des inondations, et en pleine mer, les déferlantes peuvent atteindre les 30 mètres de haut (relevée en octobre 1991). Et enfin, pour terminer le tout, la dépression engendre un violent appel d'air polaire, ce qui a pour conséqence de donner de violents précipitations, ou carrément des blizzards avec des épaisseurs de neige pouvant aller à plus d'un mètre.
Quelques cas célèbres de nord easter:
The perfect storm, en octobre 1991. Formée le 26 octobre au large de la Nouvelle Ecosse, elle se dirigea vers le sud ou elle rencontra le cyclone Grace et un front froid très actif, ce qui provoqua la naissance d'une tempête extrême. Elle causa des dommages sur les côtes allant de la Floride à Terre Neuve. Cette tempête est un peu spéciale car elle a évolué temporairement en cyclone tropical (non nommé) alors qu'elle se dirigeait vers la Nouvelle Ecosse, où elle toucha terre, affaiblie, le 2 novembre. Sur les côtes, situées pourtant à bonne distance de l'oeil de la tempête, les rafales atteignirent 140 km/h. C'est durant cette tempête que fut mesurée la lame la plus haute jamais observée en eaux canadienne: 30,5 mètres.
C'est de cette tempête qu'a été tiré le film "En pleine tempête".
En Mars 1993, une terrible tempête frappa toute la côte est des EU et celle du Canada, tuant 243 personnes, et noyant New York sous plus d'un mètre de neige. Des vents de 200 km/h furent relevés en Caroline du Nord.
Pour les américains, elle porte le nom de tempête du siècle.
Il y eut aussi le Juan Blanc. Cette puissante tempête se produisit en février 2004, quelques mois après que le cyclone tropical Juan ait frappé la Nouvelle Ecosse (d'où le nom: Juan pour le cyclone, et blanc pour le blizzard qui l'accompagnait). Elle se forma au large de la côte est des EU et passa entre les 17 et 20 février, dans les environs de la Nouvelle Ecosse. Cette tempête brisa le record d'accumulation de neige en 24 heures. Il tomba 95 cm de neige à Halifax, par des vents soufflant en rafales à près de 140 km/h. On rapporta 1,5 mètres de neige dans le centre de la Presqu'île. Au coeur de l'ouragan fut relevée une rafale de 259 km/h.
Bien sûr des tempêtes d'une telle violence restent assez rares, il en survient une tous les deux à trois ans, des sous des formes plus modérées, il s'en produit plusieurs au cours de l'hiver, d'intensité variable.