Voici un résumé des différents types d'orages qu'il existe dans le monde. Tous les systèmes orageux y sont repris, de la simple cellule au plus dangereux des complexes orageux.
Le premier type d’orage que j’exploiterai est l’orage unicellulaire. C’est l’orage dans sa plus simple expression, et c’est aussi le plus fréquent. Il est composé d’une seule cellule, c'est-à-dire d’un courant d’air chaud ascendant et d’un courant d’air froid descendant, voyageant à travers l’unique cumulonimbus qui en résulte. Ces orages sont rarement violents. Le plus souvent, ils durent une demi-heure, maximum une heure, avec une activité électrique modérée et des précipitations rarement conséquentes. Il est parfois accompagné d’un coup de vent et d’un peu de grêle. Ce type d’intempéries caractérise les orages de chaleur et de traîne, et se rencontrent en toutes saisons.
Déjà plus puissant, l’orage multicellulaire, qui son nom l’indique, regroupe au sein d’une même structure orageuse plusieurs cellules, certaines d’entre elles peuvent être très intenses. Ces cellules sont à divers stades d’évolution : certaines naissent, d’autres sont à maturité ou meurent. De tels orages peuvent se révéler très violents, avec de la grêle, du vent, de fortes pluies et une intense activité électrique. Ce genre d’orage a une durée de vie allant de une heure à plusieurs heures, et se forment souvent au printemps ou en été, devant ou sur les fronts froids, ou en présence de dépressions thermiques, lorsque l’air est très instable.
Plus puissant, l’orage supercellulaire : il s’agit d’une seule et même cellule, d’un diamètre avoisinant les 20 à 30 km, et d’une très grande intensité. Sous de telles cellules on retrouve des pluies diluviennes, d’importantes chutes de grêle, de violentes rafales de vent et une activité électrique exubérante (parfois un éclair par seconde). Parfois, les supercellules peuvent prendre un mouvement rotatoire, et générer un mésocyclone, d’où peuvent jaillir les tornades. La supercellule a une durée de vie généralement comprise entre une et deux heures, parfois plus pour les cas extrêmes. On rencontre ce type d’orages en Belgique plusieurs fois par an, mais les supercellules à tornade restent toutefois assez rares.
Encore plus intense, le MCS ou système convectif de mésoéchelle, est un vaste ensemble d’orages, qui reprend plusieurs sous classes :
-la ligne de grain, qui est une ligne d’orages à déplacement rapide, souvent accompagnée de vent et de grêle. Les précipitations peuvent y être intenses mais elles sont en général de courte durée. Ces systèmes survivent souvent plus de deux heures, et peuvent engendrer des dégâts, souvent dus aux downburst, les fameuses rafales descendantes. Sur la ligne de grain, on peut retrouver tous les types d’orages : unicellulaire, multicellulaires et supercellulaires. Parfois, la ligne de grain peut entièrement se fermer pour ne plus former qu’un seul mur de pluie long parfois de plus de 100 km.
-Le CCM, ou système convectif de mésoéchelle, le vrai MCS tel qu’on l’entend, est un ensemble d’orages multicellulaires et supercellulaires dont le diamètre atteint parfois les 500 km. Ils se forment souvent en fin d’après-midi et peuvent faire rage pendant plus de six heures (les 7 et 8 juin 2007, un système s’est maintenu pendant près de 18 heures). Selon la définition américaine, le CCM doit couvrir 150000 km² et doit avoir une forme plus ou moins elliptique. Chez nous cette définition aurait besoin d’être un peut adaptée. Alex Hermant en a proposé une, définissant le MCS (les vrais CCM sont peu fréquent chez nous) comme un ensemble de plusieurs orages multicellulaires, souvent violents. En ayant cherché un peu à travers Internet, nous vous proposons une définition remixée : un MCS est un ensemble d’orages multicellulaires et supercellulaires répartis de manières plus ou moins homogène à travers le complexe nuageux. La zone de précipitation doit avoir au moins 200 km de long et l’ensemble doit survivre au moins quatre à cinq heures. Dans bien des cas, une sorte de ligne de grain se forme à l’avant lorsque le système arrive à maturité, et où l’on retrouve la majeur partie de l’activité électrique. De tels orages surviennent quatre à cinq fois par an sur le Bénélux et la France.
-L'orage en V peut être inclu aussi dans les systèmes convectifs de mésoéchelle. On l'appelle aussi "orage à propagation rétrograde", car lorsqu'on le regarde de profil, c'est la partie arrière qui présente le maximum d'intensité électrique et pluviométrique, et c'est là que naissent en permanence de nouvelles cellules qui ensuite dérivent vers l'avant du système avec les vents en altitude. Sur une image satellite, l'orage à propagation rétrograde a la forme d'un V. Plus on se rapproche de la pointe et plus les phénomènes sont violents. Les Cévennes, dans le sud de la France, déclenchent régulièrement des orages en V car elles bloquent les cellules arrivant de la méditerranée par vent de sud. Celles-ci peuvent alors faire rage sur cette région pendant des heures, et provoquer de terribles inondations, comme dans le Gard le 9 septembre 2002.
-Pour terminer, le système orageux le plus violent de tous : le derecho, est un CCM évolué possédant une virulente ligne de grain de plus de 300 km de long en arc de cercle autour du centre de la dépression qui le matérialise. Les derechos se déplacent souvent très rapidement, mais peuvent causer d’énormes dégâts dus aux vents (rafales de plus de 130 km/h souvent observées), un véritable déluge de pluie et de grêle, et une activité électrique très intenses. Se retrouver en plein air sur la route d’un dérecho est une situation très peu souhaitable, dans le sens ou de tels systèmes peuvent tuer ou blesser plus facilement que tout autre système orageux. Assez fréquent aux Etats-Unis, ce type d’orage est très rares chez nous, et quand il s’en produit, il dure généralement peu de temps et n’ont pas la puissance de ceux qui s’abattent sur les Etats-Unis. Un exemple est le très violent orage qui s’abattit sur la frontière entre le Canada et les EU la nuit du 4 au 5 juillet 1999.